Mais que font les (nouveaux) papas ?

18 mai 2012   |   Catégorie: Profession P.A.F.   |   5 commentaires

Suis-je une exception culturelle ?

En tant que Papa au Foyer, je suis confronté à une réalité sociologique: tous les papas ne s’investissent pas autant que moi.
Bon, que « nous », les « au foyer ».

Mais les autres, les papas ordinaires, que font-ils pour leurs bébés, et pour la maman ?


C’est ce que vient d’étudier Famili.fr lors d’une enquête sur les nouveaux pères.

J’en parle a plusieurs titres: en tant que nouveau père bien sur et parce que Famili m’a contacté pour y apporter un modeste temoignage, parmis d’autres papa blogueurs.

La conclusion est-elle une surprise?

Les papas sont là

Qu’il s’agisse des tâches ingrates (changement de couche, prendre en charge les corvées ménagères pendant et après la grossesse…) ou plus réjouissantes (faire rire et jouer avec bébé, assister à l’accouchement…) ils répondent présent.

Même si presse ne cesse de le dire. On va finir par croire que c’est vrai.

Et c’est rassurant.

45% des papas ne festoient pas le jour de la naissance

Il faut dire que se lever à 6h du matin, accompagner et soutenir mon épouse dans ses efforts jusque 14h, dispenser les premiers soins du bébé, les regarder dormir (un peu inquiet et émerveillé), n’avoir bu que quelques mauvais cafés et rien mangé, de retour à 20h à la maison la fête s’est limité à une pizza vite fait et au lit.

Certainement une des meilleures de ma vie.

Cela n’a rien à voir avec la maman, mais la journée est longue et difficile pour les papas…

Sans compter que faire la fête pour l’arrivée de Bébé sans Maman, c’est ni juste ni fun

22% des papas ne se lèvent jamais la nuit

Hors norme(?) je n’ai manqué aucun biberon de nuit. Il faut dire que si Maman tirait le lait (ce qui était assez rapide), elle se recouchait pendant que je faisait boire Bébé (ce qui n’est pas toujours rapide). Avec la chance de pouvoir dormir en décalé, Bébé étant né pendant les vacances. Etant libéral, certaines choses me sont plus facile. Ceci dit, mon épouse a eu du mal à se remettre physiquement de l’accouchement, le partage des tâches s’est mis en place naturellement.

Bébé a fait ses nuits le jour de ses 3 mois, ce qui a simplifié la reprise pour moi (je n’ai été au foyer que plus tard). Mais il me paraît clair que pour les papas qui ne peuvent pas s’arrêter professionnellement et doivent mener de front des nuits sans sommeil et une vie de bureau, cela ne doit pas être simple. Ok, pour les mamans non plus bien sûr.

Notons de façon cynique qu’il faut relativiser aussi: ce sont des mamans qui ont répondu à l’enquête… (oui, je sais, je ne suis pas naïf non plus, des papas comme ça existent).

Délégation, partage et interrogations

Là où je suis le plus hors norme c’est bien sûr que je suis dans les 1% de papas au foyer qu’évoque l’étude.

Et si cette dernière révèle que 75% des mamans pensent que les pères savent s’occuper du bébé, elle ne parle pas des mamans qui ne laissent pas le papa s’approcher trop du petit, si ce n’est pour des choses superficielles (il y en a, j’en ai rencontré).

Ni bien sûr des papas qui n’arrivent pas à déléguer, qui pensent que la maman s’occupe moins bien du bébé au quotidien.

Faut dire qu’elle a moins l’habitude.

Faut dire qu’elle rentre crevée du travail et serait moins concentrée – jouer ça va, mais c’est tout.

Faut dire qu’en cas de crise, Bébé fonce dans les jupons de son père et ignore totalement sa mère; voir la repousse au réveil.

Faut dire que je m’éloigne du sondage pour parler de mon cas.

Mais je crois que ça arrive chez d’autres papas… et chez certaines mamans…

Pour revenir à l’étude, ce qui serait intéressant, c’est d’en comparer les résultats par rapport à la même il y a 10 ou 50 ans… Et dans 10 ans.

Et sinon vous, plutôt nouveau papa ou vieille école ?

Papa au foyer vous incite � commenter...

5 réponses pour “Mais que font les (nouveaux) papas ?”

Bruno (20/05/2012)

Au delà du fait que les mamans souhaitent jouer d’égale à égale dans le couple après des siècles et des siècles de domination du mâle comme elles aiment nous le dire, je crois que l’arrivée d’un bébé remet les compteurs à zéro sur le plan pulsionnel. Ce n’est qu’au prix d’une bonne dose de réflexion honnête entre parents que le partage des tâches peut s’opérer.
Dans la Dialectique du maître et de l’esclave, l’enfant c’est «la mort des parents» selon Hegel. S’il dit vrai, l’arrivée de «l’enfant aboutissement» pourrait bien être l’avènement d’une lutte contre ce qui semble être une petite mort.
Au revoir amour, bonjour tendresse et disputent… Le couple se meurt ? 2 choix pour survivre! Le premier serait conditionné par la peur de ne surtout rien changer aux rôles des parents inconsciemment dictés par la nature : le père comme géniteur, la mère comme protectrice de la descendance. Le couple garde ainsi l’assurance de sa solidité (s’il l’est) mais est vouée à une mort certaine. Pour ce couple, mélanger les rôles peut représenter une menace, déstabiliser et détruire rapidement un couple.
Le second choix c’est de considérer l’arrivée d’un enfant comme une occasion de nouvelles expérimentations pour le couple. Redistribuer les rôles de chacun c’est une aventure conceptuelle pour perpétuer le couple, son rôle même. Dans ce choix, plus aventureux, l’espoir (illusoire?) d’un couple uni pour la vie reste permit ! Il faut une bonne dose de confiance réciproque entre les parents, un vrai dialogue, une bonne dose de confiance en sois pour affronter les incompréhensions extra conjugales… bref, les obstacles sont nombreux mais l’expérience vaut sûrement la peine d’être tentée dans certains cas.

Je ne pense pas qu’il y ait de modèle à suivre.

b

Papa au Foyer… (22/05/2012)

Pas de modèle a suivre non, les statistiques sont une chose la réalite de chaque couple en est une autre.

Je ne crois pas, a titre perso que le couple soit mort avec l’arrivée du bébé ni meme qu’il soit menacé – mais la encore chaque couple est différent…

bruno (24/05/2012)

Peut-être pas la mort du couple, mais comment ne pas opposer l’ivresse totalement passionnelle des premières semaines d’une rencontre, l’amour quoi, avec la lourde responsabilité d’élever un enfant? A la passion s’oppose le poids de la raison. C’est un renversement total de repère qui peux prendre l’allure d’un waterloo si l’on ne s’y est pas préparé pour une raison X ou Y.

En cela, je pense que la décision d’être papa au foyer est une décision responsable, c’est le fruit d’une collaboration entre les 2 parents et est de toute façon vertueuse pour le couple. Peut être l’image du couple moderne?

b

Papa au Foyer… (29/05/2012)

L’ivresse passionnelle et l’amour ne me semblent pas être forcément la même chose non plus. Un couple qui dure (le mien le fait depuis plus de 17 ans) passe par de nombreuses étapes, la passion du début en étant une, qui revient parfois par période mais qui ne dure pas réellement. Le bébé est arrivé au bout de 15 ans. Renversement des repères pas forcément. On peut d’ailleurs opposer que la raison d’être d’un couple est de justement d’avoir des enfants (biologiquement parlant).

La décision d’être parent est une décision responsable, d’être au foyer aussi (père ou mère). Et collaboration obligée, sinon on craque!

Bruno (29/05/2012)

On est d’accord.

b

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